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  • Photo du rédacteurJonas Croissant

Y a-t-il des exceptions pour avorter ?


Exode 20 :13 : « Tu ne commettras pas de meurtre ».

Les chrétiens soumis aux Écritures sont souvent fermement opposés à l’avortement et reconnaissent le caractère sacré de la vie humaine. La Bible décrit en effet l’avortement comme un acte meurtrier. Cependant, ces convictions deviennent moins certaines et sont même ébranlées dans certaines circonstances. Dans cet article nous considèrerons les candidats aux exceptions à l’avortement, de la plus simple à la plus controversée.

LE BÉBÉ NE SOUFFRE PAS

Certains justifient l’avortement dans le cas où le bébé ne souffre pas pendant l'opération. Il y a en effet une controverse quant au moment à partir duquel un bébé ne serait plus dans un état de sommeil sédatif. Des études scientifiques parlent d’environ 24 semaines à partir desquelles la douleur affecterait un bébé, mais il n’y a pas de consensus. Supposons un instant que cela soit vrai, l’avortement ne serait pas pour autant justifiable pour la simple raison qu’un être humain est toujours assassiné durant l’avortement.

En réalité, ce subterfuge est vraiment ridicule. Si vous affirmez qu’il est moral de tuer le bébé en croissance parce qu’il ne souffre pas, pourquoi ne pas aussi défendre qu’il suffît d’injecter un sédatif à une personne pour légitimer son meurtre. « Oui, je l’ai assassiné, mais ne vous inquiétez pas, il était sous sédatif et n’a pas souffert ». C’est un meurtre, le degré de souffrance n'altère pas la nature du crime.

Continuant sur le caractère irrationnel des justifications de l'avortement, je ferais aussi une brève remarque sur « la naissance-partielle » (en anglais « partial-birth »), qui consiste à avorter (tuer) le bébé après son extraction du sein maternel. Figurez-vous que cette pratique est un crime dans certains pays du monde dont les États-Unis. Donc, tuer un bébé une fois qu’il est à l'extérieur du sein maternel est légalement un meurtre, mais le tuer à l’intérieur ne l’est pas… Quelle absurdité !

C’est comme si l’on disait que de placer quelqu’un dans une boite noire, sans que personne ne le voit, rendrait instantanément légal le meurtre de cette personne. Mais, si cette dernière est dehors et à la vue de tous, attenter à sa vie deviendrait soudainement un crime. Selon la Bible et tout bon sens, tuer intentionnellement un bébé à l’intérieur ou à l’extérieur du sein maternel, endormi ou éveillé, sensible ou non à la douleur, est un meurtre.

L'évangéliste Ray Confort nous aide à comprendre le péché de l'avortement dans n'importe quelle circonstances en posant la question suivante dans le film "180": "Quand est-il acceptable de tuer un enfant dans le sein maternelle?".[1] La réponse est évidemment jamais.

LES MALADIES GÉNÉTIQUES

Et dans le cas d’un bébé qui la trisomie 21 ? Ou bien, s’il souffre d’une autre maladie génétique (ou d'une déformation) rare et incurable ? Bien que les circonstances puissent être très difficiles, la question est simple : est-il jamais possible de commettre un meurtre qui ne soit pas un péché devant Dieu ? La réponse est non. Nous ne devons jamais répandre le sang innocent !

 

« est-il jamais possible de commettre un meurtre qui ne soit pas un péché devant Dieu ? La réponse est non »

 

Si vous n’êtes pas d’accord, pourquoi n’iriez-vous pas aussi tuer tous les handicapés et tous les malades mentaux présents sur terre, ainsi que tous les patients atteints de trisomie 21 ou d’autres désordres génétiques ? Puisqu’ils requièrent bien plus de soin, qu’ils n’ont pas la même autonomie que les personnes en bonne santé, et qu’ils ne produisent matériellement rien (ou peu) pour la société…

Est-ce le monde dans lequel Dieu nous appelle à vivre ? Certainement pas ! « L'Éternel fait mourir et il fait vivre » (Samuel 2:6a). « L'Éternel lui dit : Qui a fait la bouche de l'homme ? Et qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle ? N'est-ce pas moi, l'Éternel ? » (Exode 4:11, emphase ajoutée). Dieu est au control de toutes choses, et il y a un but à accomplir et de la joie à recueillir pour toutes les vies qu’Il fait naître ici-bas, nous n’avons pas le droit de nous y opposer.

Quelle joie et quelle allégresse nous remplit ma femme et moi lorsque nous avons assisté aux Jeux Olympiques Spéciaux de 2015 à Los Angeles ; des J.O. pour des athlètes à mobilités ou capacités mentales réduites. Voir ces jeunes hommes et femmes accomplir de belles choses dans une joie simple était extraordinaire.

Même les commentateurs sportifs des émissions télévisés témoignèrent qu’ils n’avaient pas vécu de telles émotions lors des plus grands événements sportifs, avec les plus grands athlètes de tous les temps. Tel est aussi le lot de bénédictions de parents qui auront le don de Dieu d’avoir des enfants pas comme les autres. Un lot de souffrance qui les sanctifiera, mais aussi et surtout, tellement de joie.

Lors du jugement dernier, Christ dira aux inconvertis : « Retirez-vous de moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger […] j'étais malade […] et vous ne m'avez pas visité » (Matthieu 25:41-43).

Mais à leur surprise les inconvertis répondrons : « Seigneur, quand t'avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t'avons-nous pas assisté ? Et il leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites. Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle » (v 44-46). Il est ici question dans le contexte de la façon dont nous traitons notre prochain. Comment devons-nous traiter les malades? Comme s'ils étaient Christ en personne.

Si vous êtes vraiment chrétien et obéissez au Seigneur montrant par-là que votre foi est vivante et véritable (Jacques 2:17, Jean 8:31), le jugement du châtiment éternel ne vous attend pas (Jean 5:24), vous êtes pardonnés et scellés pour la vie éternelle (1 Jean 5:13-15, Éphésiens 1:13-14 ; 2:5-9).

Cependant, nous comparaitrons tous « devant le tribunal de Christ » afin que nos œuvres pour Son royaume soient jugées (2 Corinthiens 5:10). Dieu ne nous appelle pas à exécuter les malades, mais à les visiter, à prier, et à prendre soin d’eux comme s’ils étaient le Christ. Il en ainsi des bébés atteint de maladies quelles qu’elles soient.

LE VIOL ET L'INCESTE

Et si une femme est violée et que de cet acte horrible vient une grossesse, n’est-ce pas une circonstance unique pour laquelle le Seigneur nous autorise à avorter ? Absolument pas. Pourquoi est-ce qu’un enfant innocent serait exécuté pour le péché d’un autre ? « L'âme qui pèche, c'est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l'iniquité de son père, et le père ne portera pas l'iniquité de son fils » (Ézéchiel 18:20).

Pourquoi répondre à un premier péché (le viol, l’inceste), par un second péché (le meurtre par avortement) ? Notez que dans la Bible, les frères de Dina ont été sous la colère de Dieu pour avoir cherché vengeance et commit des meurtres envers le violeur de leur sœur et sa famille (Genèse 34). Le meurtre envers qui que ce soit, même sous les plus horribles circonstances, et toujours une transgression de la volonté de Dieu.

Pourquoi ne pas accueillir une nouvelle vie que Dieu a créée à Son image ? Pourquoi s’opposer à la volonté de Dieu, qui a souhaité qu’un enfant vienne au monde suite à ce péché ? L’Éternel ne souhaite pas le péché, mais Il l’utilise pour accomplir le bien et ses plans (Genèse 50:20, Actes 2:22-23). La naissance d'un enfant est toujours une bonne nouvelle.

 

« Si une femme est enceinte c’est la volonté de Dieu,

c’est une bénédiction »

 

Pourquoi ne pas se réjouir de la naissance de cet enfant ? Il y a bien des couples qui essayent en vain d’avoir des enfants ; d’autres n’essayent pas et en ont. C’est Dieu qui tisse chaque enfant dans le sein maternel (Psaume 139:13). Si une femme est enceinte c’est la volonté de Dieu, c’est une bénédiction (Psaume 127:3). Il y a tellement de personnes qui adoptent, alors que l’enfant n’est biologiquement ni le fils du père ni celui de la mère.

Or, dans le cas du viol et de l’inceste, la femme est la mère biologique du petit. Dieu nous adopté dans Sa famille alors que nous avions pour père le diable et que nous étions des enfants de colère avant notre conversion (Jean 8:44 ; Éphésiens 2:3). À combien plus forte raison le mari chrétien d’une femme violée devenue enceinte, ainsi qu’elle-même, doivent avoir un amour inconditionnel pour l’enfant à qui Dieu a décrété le don de la vie. La mère a en outre le devoir devant Dieu de chérir de protéger le fruit de ses entrailles, ce que Dieu lui donnera naturellement de faire avec joie par Sa grâce.

LA SURVIE DE LA MÈRE

Et si le médecin affirme que l’accouchement se déroule très mal, et que la seule solution pour que la mère survive est de faire avorter l’enfant, est-ce une exception légitime ? Le pasteur Dietrich Bonhoeffer, mort dans les camps de concentration nazis durant la seconde guerre mondiale, écrivit justement dans son Éthique la chose suivante :

« Tuer l'embryon dans le sein de sa mère signifie violer le droit que Dieu accorde à la vie en gestation. La discussion de savoir s'il s'agit déjà d'un être humain ne fait que camoufler ce simple fait : Dieu a voulu créer un homme qu'on a intentionnellement empêché de naître. Ce n'est rien d'autre qu'un assassinat », puis : « le tuer intentionnellement face à la mort naturelle hypothétique de la mère est un acte extrêmement douteux. La vie de la mère est entre les mains de Dieu, la vie de l'enfant est anéantie arbitrairement. Il parait impossible de décider humainement laquelle des deux existences est la plus précieuse ».[2]

Pour paraphraser et développer la réponse contenue dans la citation précédente, il n’est pas légitime d’avorter lorsque la mère est en danger de mort, pour les raisons bibliques suivantes:

1. La vie est entre les mains de Dieu seul

À nouveau, « L'Éternel fait mourir et il fait vivre » (Samuel 2 :6a). Nous n’avons pas « aider Dieu » en tuant un enfant pour la survie hypothétique de la mère. Si Dieu le veut la mère et l’enfant vivront, les médecins ne donnent ni ne maintiennent la vie sans la puissance de Dieu.

Aucun oiseau ni aucun être humain ne vient à mourir sans que Dieu ne l’ait souverainement décidé (Matthieu 10 :29b, Job 14 :5). « Et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux existât » (Psaume 139 :16b). Avant même qu’un bébé naisse, les jours de sa mère ainsi que les siens sont déjà comptés et sont entre les mains du Dieu Tout-Puissant.

2. Le péché n’accompli pas la volonté de Dieu

De plus, cette intention pécheresse d’aider Dieu pour qu’une personne vive, s’apparente à l’action d’Abraham qui voyant humainement que les circonstances étaient sans espoir, eut recours à la polygamie pour que la promesse de Dieu s’accomplit, qu’il ait un fils héritier (Genèse 16).

Dans une situation certes différente, l’un veut assassiner un enfant pour que Dieu fasse vivre sa mère. Mes frères et sœurs, reprenons nos esprits, Dieu n’a pas besoin de notre péché pour accomplir ses desseins ! Pécher n'est jamais aider Dieu et encore moins aider notre prochain.

3. L'erreur des situations binaires

Lorsque l’un considère la possibilité d’avorter un bébé pour sauver sa mère d’un accouchement périlleux, la situation s’apparente à l’exemple suivant. Imaginez que lors d’une promenade en montagne, un père, sa femme et son fils se retrouvent dans un éboulement de terrain et que la mère et son fils soient pendus dans le vide à une corde, le fils étant à l’extrémité.

Il semblerait que le père n’arrive pas à soutenir la mère et le fils à bout de bras. Est-il moral que la mère coupe la corde soutenant son fils pour se sauver ? Absolument pas. Seule une personne consciente peut décider de se sacrifier pour le salut d'une autre. Commettre un meurtre est toujours un péché. Par ailleurs, de nouveaux éléments pourraient rendre la situation bien différente. L’espoir peut renaitre si tel est la volonté de Dieu. Les situations binaires "de mort ou de vie" impliquant la mort de l'un pour la survie d'un autre sont en réalité bien rares, et sont très souvent utilisées pour justifier le péché.

CONCLUSIONS

L’avortement est donc toujours un péché ignoble devant Dieu, il ne souffre aucune exception. Nous devons prendre soin des malades, aimer nos ennemis, et souffrir comme des chrétiens en faisant la volonté de Dieu :

« Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant dans les affaires d'autrui. Mais si quelqu'un souffre comme chrétien, qu'il n'en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. Car c'est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c'est par nous qu'il commence, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de Dieu ? » (1 Pierre 4:15-17).

Si cela veut dire avoir un enfant atteint de la trisomie 21, élever un enfant conçu pendant un viol, ou perdre son épouse pendant un accouchement, « que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien » (v 19). Dieu ne nous pas promis une vie de bonheur et de paix terrestres mais célestes, « car il vous a été fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui » (Philippiens 1:29).

Au contraire de la joie sur le chemin de l'obéissance, d’innombrables femmes souffrent toute leur vie de cauchemars et de séquelles psychologiques pour avoir assassinés le fruit de leurs entrailles, pour des raisons qui leur paraissent ensuite si dérisoires. Lisez des témoignages de femmes ayant vécu un avortement, et vous verrez que les médecins qui clament que l’avortement est sans risques, sont des menteurs.

« Voici, des fils sont un héritage de l'Éternel, le fruit des entrailles est une récompense » (Psaume 127:3).

Ne soyons donc pas coupables du même péché condamné dans le Psaume 106, en adorer les idôles contemporaines du libre arbitre, de la carrière professionnelle, ou encore du confort: "Ils servirent leurs idoles, qui furent pour eux un piège ; ils sacrifièrent leurs fils et leurs filles aux idoles, ils répandirent le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu'ils sacrifièrent aux idoles de Canaan, et le pays fut profané par des meurtres" (Psaume 106:36-38).

Enfin, comme mentionné dans le premier article sur l'avortement, le Seigneur Jésus Christ pardonne tous les péchés, même un avortement. Jésus nous a promis: « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » (Jean 6:37b) et « si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9). Alors venons à Lui avec confiance car Son sang précieux et Sa grâce sont suffisants pour tous.

CONNAITREpourVIVRE.com

Références

[1] Ray Comfort, 180 degree movie: https://www.youtube.com/watch?v=7y2KsU_dhwI

[2] D. Bonhoeffer, Éthique (Ethik, 1949), Eberhard Bethge (éd.), traduction de l’allemand par Lore Jeanneret, préface d’Éric Fuchs et Denis Müller, Genève, Labor et Fides, « Le champ éthique » 16, 1997 (1965), p. 141:

[3] Versets bibliques tirées de la version Louis Segond, disponible gratuitement sur lirelabible.net: http://lirelabible.net/

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