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  • Photo du rédacteurJonas Croissant

Que représentent le cheval noir, l’huile, et le vin en Apocalypse 6:5-6 ?


Apocalypse 6:6

En Apocalypse 6:5-6, il est écrit : « Quand [Jésus] ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait : Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main. Et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait : Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier ; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin ».

La question suivante nous a été posée sur Facebook : L'huile fait-elle référence à ceux qui sont oints de Dieu comme dans l'Ancien Testament; et le vin à ceux qui ont été rachetés par le sang de notre Seigneur Jésus-Christ ? »

La règle d’or de l’interprétation biblique : le contexte

Quand on interprète la Bible, le contexte est toujours la clé pour discerner le sens des mots. Il est erroné de supposer qu’un mot utilisé symboliquement, tel que l’huile, a forcément le même sens dans différents passages bibliques.. Le contexte gouverne toujours le sens des mots.

 

« le sens d’une phrase est généralement le sens littéral »

 

Par exemple, le mot grec « pneuma » peut être traduit esprit, souffle, être intérieur, etc. et c’est le contexte que nous aide à distinguer parmi ces interprétations possibles. Il peut aussi s’agir de l’esprit humain ou de l’Esprit de Dieu. En effet, dans les manuscrits originaux de la Bible en Grec, Hébreux, et Araméen, il n’y avait pas de majuscules. Le contexte nous aidera donc à savoir si la traduction française devrait lire « esprit » ou « Esprit » (d’où les divergences de traductions sur ce sujet en divers versets).

La norme dans l’interprétation biblique : le sens littéral

Tout comme dans notre communication de tous les jours ou encore dans les livres, le sens d’une phrase est généralement le sens littéral, c’est-à-dire le sens naturel ou normal. Le sens figuré est rare et il se comprend grâce au sens littéral.

Il est souvent absurde de comprendre un verset littéralement quand il s’agit d’un symbole. Tel est le cas du Psaume 98, au verset 8 : « Que les fleuves battent des mains, que toutes les montagnes poussent des cris de joie ». Ce verset symbolise le fait que la création donne gloire à Dieu (cf Psaume 19:1), le sens littéral serait absurde et nous reconnaissons aisément la métaphore de David.

Le contexte d’un passage biblique et l’intégralité de la Bible indiquent si une expression est symbolique dans un verset donné. Par exemple, le chiffre sept symbolise la perfection dans l’expression « les sept esprits de Dieu » en Apocalypse 3:1, car l’intégralité de la Bible enseigne qu’il n’a qu’un « seul Esprit» (Éphésiens 4:4). Il s’agit aussi d’une référence aux sept ministères du Saint Esprit listés en Ésaïe 11:2.

Comprendre Apocalypse 6:5-6

Jésus est la personne principale dans cette séquence de la vision de la fin des temps en Apocalypse 4-7. Jésus ouvre les sceaux du jugement de Dieu (Apocalypse 6:1) car Il est digne d’hériter de la terre par son œuvre sacrificielle à la croix (Apocalypse 5:9). Il est l’Agneau comme immolé (Apocalypse 5:6). Autour de Lui se trouvent des anges, parmi lesquels sont ceux symbolisés par les « quatre animaux » (Psaume 80:1 ; Ézéchiel 1:4-25).

En Apocalypse 6:5-6, il est question du troisième sceau de la Grande Tribulation de sept ans qui viendra dans le futur pour juger Israël et les hommes de la Terre (Apocalypse 6-19). L’apôtre Jean appelle cette tribulation planétaire « la colère de l'agneau […] le grand jour de sa colère » (Apocalypse 6:16-17). Jésus a prédit qu’il s’agira de la « grande tribulation, telle qu'il n'y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura jamais » (Matthieu 24:21, version Darby). Les chrétiens seront enlevés de la terre avant la Tribulation.

La colère de Dieu sera alors déversée avec les sept sceaux d’Apocalypse 6 et 8. Il y aura des guerres (Apocalypse 6:1-5), l’épuisement de la nourriture (Apocalypse 6:5-6), la famine et des morts innombrables (Apocalypse 6:7-8), des martyrs pour Jésus (Apocalypse 6:9-11), et des catastrophes terrestres (tremblements de terre, etc.) et célestes (astres tombant sur terre, etc.) (Apocalypse 6:13-14). Nous savons que ces versets traitent de faits littéraux car dans son sermon sur le Mont des Oliviers, Jésus a prédit la venue littérale de ces mêmes faits (voir Matthieu 24).

En Apocalypse 6:6, le contexte direct des mots « vin » et « huile » n'en fait pas des symboles des saints (et cela n’est pas le cas dans la Bible non plus, bien que le mot « oint » fasse parfois référence à des saints choisis pour une tache particulière). Le contexte traite de nourritures telles que du blé, de l’orge, de l’huile, et du vin (v. 6). Le troisième sceau du jugement se centralise sur les images du « cheval noir » et « celui qui le montait tenait une balance dans sa main ».

Cette balance est essentielle dans ce contexte puisqu'elle indique la manière dont la nourriture était pesée et vendue dans les temps bibliques. Une analyse historique explique les prix mentionnés au verset six. Jean écrit, « une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier ». Un quart de blé (ou une « mesure de blé » suivant les traductions) correspondait au repas d’une seule personne, et un « denier » correspondait au salaire d’une seule personne par jour.[1] Il deviendra donc bien plus difficile de nourrir sa famille dans la Tribulation. Pourquoi ? Car les prix augmenteront en raison de la rareté des ressources dans ces temps de guerres (Apocalypse 6:1-4) — d’où l’image de la balance.

Quant aux « trois mesures d'orge pour un denier », l’orge était typiquement utilisé pour les animaux car sa valeur nutritionnelle était plus limitée. Une famille pourra donc manger à sa faim si elle achète de la nourriture très peu chère et nutritionnelle dans le futur. Au regard du contexte, ces versets font donc littéralement référence à de la nourriture. De plus, il n’y a rien d’absurde à les comprendre littéralement.

Tout ceci est aussi cohérent avec l’image du « cheval noir ». Les jugements des sceaux viennent par l’intermédiaire d’un cavalier dont la couleur du cheval correspond au fléau qu’il apporte. Or, le noir indique souvent la famine dans la Bible.[2] Par exemple, en Lamentations de Jérémie 5:10 il est littéralement écrit : «Notre peau a été noircie comme un four, à cause de l’ardeur véhémente de la faim » (Version Martin).

L’huile était utilisée pour faire du pain et le vin était versé dans les plats pour cuisiner et dans l’eau afin de tuer les bactéries (cf 1 Timothée 5:23). Il était donc inimaginable de ne pas avoir d’huile et du vin dans la culture du premier siècle. Le vin et l’huile représentent probablement les nourritures basiques des hommes dans le futur.

Évidemment, Jean ne pouvait pas utiliser des mots qui ne correspondait pas à son époque et à sa culture pour traiter des armes ou de la nourriture que les hommes utiliseront quand Jésus reviendra. Toutefois, les principes prédits par l’apôtre s’accompliront sans faille.

La « voix » de Dieu (Apocalypse 6:6) commandera : « mais ne fais point de mal à l'huile et au vin ». Le pouvoir de ce fléau sera limité à certaines denrée alimentaires non-essentielles. La famine n’aura donc pas atteint son comble au troisième sceau. Toutefois, lors du quatrième sceau, Dieu déversera sa colère « sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre » (Apocalypse 6:8).

Conclusions

En conclusion, nous ne devons pas écouter notre ressenti, nos émotions, et nos préférences quand nous interprétons la Parole Dieu. Nous devons chercher le sens que Dieu a voulu nous communiquer — l’intention de l’auteur. Le vrai sens d’un verset sera cohérent avec le contexte grammatical du verset, le contexte historico-culturel, ainsi que l’intégralité de l’Écriture.

Jésus revient bientôt et Il jugera tous ceux qui n’ont pas eu la foi en Lui. Êtes-vous prêt ? Repentez-vous et croyez au Fils de Dieu qui est mort pour les péchés des hommes qui croient en Lui. Il est mort sous la colère de Dieu pour que les chrétiens ne soient plus sous la colère de Dieu. « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3:36).

« Celui qui atteste ces choses dit : Oui, je viens bientôt. Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! » (Apocalypse 22 :20-21).

CONNAITREpourVIVRE.com

[1] John MacArthur, Bible d'étude de John MacArthur, notes sur Apocalypse 6:6.

[2] John MacArthur, Bible d'étude de John MacArthur, notes sur Apocalypse 6:5.

[3] Versets bibliques tirés de la version Louis Segond, disponible gratuitement sur lirelabible.net: http://lirelabible.net/

[4] Image de couverture réalisée à partir d'un document de pixabay.com: https://pixabay.com/

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